jeudi 23 décembre 2010

Même les personnages de romans policier n'apprécient pas les consultants...

Extrait des aventures du célèbre commissaire Kurt Wallander :

« Il était consultant.

C'est-à-dire ?

Elle lui jeta un regard surpris.

Ce sont les consultants qui dirigent la Suède de nos jours. Bientôt, même les chefs de parti seront des consultants. Des experts très bien payés qui volent d’un endroit à un autre et proposent des solutions. En cas de problème, ils endossent le rôle de bouc émissaire. Moyennant finance… »

Henning Mankell – La muraille invisible (Point Pocket Policier p 179)

jeudi 18 novembre 2010

Changement de nom mais peu de conjoncture...

Par un communiqué du 9 novembre dernier, SYNTEC Informatique annonce qu'il se dénomme maintenant SYNTEC Numérique.
C'est bien la seule chose qui change dans ce secteur, car les analyses des perspectives 2010-2011 présentées à cette occasion ne marquent pas un changement de cap important :
  • "Retour progressif de la croissance" : 0% pour le Conseil en 2010, 1% pour les projets et l'intégration.
  • "Reprise modérée en Europe" : +1% (idem pour la France)
  • "Retour à un optimisme prudent" : augmentation des carnets de commande, accélération des cycles de décision, une pression persistante sur les prix.
Une bonne nouvelle tout de même en ce troisième jeudi de novembre : le Beaujolais nouveau est arrivé !

Benoît Duchange (18 novembre 2010)

mardi 2 novembre 2010

Analyse de l'activité : c'est mieux, mais toujours pas comme avant...

Le groupe Altran est un bon thermomètre pour comparer l’évolution des activités du service informatique et du conseil en stratégie / management. Il vient de publier son CA du 3ème trimestre 2010 : 344,9 millions d'Euros.

Si nous comparons leurs chiffres avec ceux déjà analysés dans notre chronique du 8 février dernier, on note une progression de 5,5% par rapport au CA total du 3ème Trimestre 2009, et de 6% pour le périmètre Arthur D Little.

Nous sommes loin encore des niveaux d’avant crise. Si on compare les CA des 3èmes trimestres 2008 et 2010, la baisse est de -12,5% pour le CA total et de -31,8% pour le périmètre Arthur D Little.

Benoît Duchange (2 novembre 2010)


jeudi 16 septembre 2010

"Il n'est pas à son poste !"

La prise de rendez-vous téléphonique est un art difficile… Si vous vous interrogez sur les causes d’absence de vos interlocuteurs, l’étude publiée le 8 septembre par SCIFORMA vous apporte quelques éléments de réponse :

  • 57,4% sont en réunion, 42,6% en rendez-vous et 49,1% quittent souvent leur poste pour aider un collègue.
  • 48,1% sont « parfois en retard ».
  • 22,6% peuvent sortir pour fumer, 65% prennent « parfois » un café
  • Près des 2/3 reconnaissent utiliser les couloirs de l’entreprise pour « parfois » y discuter

Benoît Duchange (16 septembre 2010)

mardi 14 septembre 2010

La gestion du temps, une ardente obligation !

Une passionnante étude publiée le 8 septembre par SCIFORMA ( http://www.sciforma.com/fr-fr/page?id=839 ) apporte des éléments très révélateurs de la transformation de la vie au bureau par l’omniprésence des messageries et démontre l’absolue nécessité d’apprendre à mieux gérer son temps.

Les messageries sont omniprésentes :

- En moyenne 34 courriels par jour, et pour 15,5% des personnes interrogées plus de 60 courriels quotidiens.

- En y ajoutant les SMS, chacun déclare recevoir en moyenne 40 messages par jour soit en moyenne un message toutes les 12 minutes.

- 93% des répondants sont alertées immédiatement de l’arrivée d’un nouveau courriel, et 68% de la réception d’un nouveau SMS.

La majorité des collaborateurs cloisonnent difficilement leurs vies professionnelle et personnelle.

- 70% des personnes interrogées déclarent utiliser leur ordinateur pour gérer leurs affaires personnelles au bureau, près de 40% pour se cultiver et 57% occasionnellement pour se distraire

- 38,3% des répondants déclarent passer plus d’une heure par jour sur leur ordinateur pour s’informer, et 15% plus de deux heures

- Plus d’un sur deux se connecte à des réseaux sociaux durant ses heures de travail

- Près d’un message sur 3 revêt un caractère non professionnel

Paradoxalement, même si 91,4% des sondés affirment disposer d’une « To Do List », et 82,5% connaissent le matin les tâches qu’ils doivent ou veulent réaliser, la gestion des priorités est amendable :

  • 75% avouent interrompre leur travail pour regarder le contenu d'un nouveau message qu'ils viennent de recevoir
  • S'ils ont deux tâches à réaliser, une importante et l'autre urgente, 71,5% des répondants réalisent la tâche urgente en premier !
  • 25% des sondés estiment ne travailler que dans l'urgence...
Benoît Duchange (14 septembre 2010)

jeudi 4 mars 2010

Consultants, voyez comme on nous aime !

Dans le bulletin municipal de la commune du Vésinet de mars 2010, page 21, je retrouve dans une tribune libre des élus d'opposition de la liste "Le Vésinet Solidaire et Durable" cet aimable jugement de valeur sur les consultants : "Les consultants qui s'enrichissent à nos dépend ne peuvent se substituer à une gestion respectueuse des hommes et des femmes".

Un peu plus haut dans le même paragraphe, le "recours aux consultants" est pris comme preuve que "la gestion du personnel est le domaine le plus opaque".

lundi 8 février 2010

Et dire que certains pensent que tout va mieux !

Le groupe Altran vient de publier ses résultats 2009 et annonce une chute de 14,9% du CA pour laquelle il faut distinguer :

  • -38,11% pour Athur D.Little (conseil en stratégie et management)
  • -12,55% pour les autres activités (conseil en technologie, innovation, organisation et SI).

A noter que cette baisse s'est accentuée au 4ème trimestre : -19,4%.

Commentaires tirés de la présentation des dirigeants (8 février 2010) qui illustrent bien la tendance de ce début d'année :
  • "La dynamique commerciale s’améliore même si la transformation en chiffre d’affaires reste lente"
  • "Amélioration de la demande des clients bien que la visibilité reste faible"


Plus de détail : http://www.altran.com/publications/2010/



mercredi 27 janvier 2010

PME et Grands Comptes : cannibalisées, lièvres, mutualisées ou solidaires ?

La réduction drastique du nombre de leurs fournisseurs de services par les Directions des Achats des Grands Comptes profite aux grandes structures - Cabinets de Conseil et SSII - qui peuvent négocier des volumes de prestations plus ou moins récurrents, aux dépends des PME/TPE qui ont de moins en moins la possibilité de se faire référencer et se voient fermer progressivement le marché des grands donneurs d'ordres.
Cette tendance à privilégier la réduction des coûts à la qualité des prestations est adaptée à l'achat de "produits" de masse plus que de compétences ciblées. Mais comme la réussite des projets repose de plus en plus sur des experts pointus, les opérationnels des Grands Comptes - c'est à dire les clients directs - restent demandeurs de ressources dont disposent bon nombre de PME/TPE qui, paradoxalement, ne peuvent plus prester pour eux "en direct" faute de référencement. En dehors de quelques possibilités d'interventions très ponctuelles en gré à gré dans certains secteurs d'activités, elles disposent de quatre modèles de contournement pour prester auprès de Grands Comptes : le cannibalisme, le lièvre, la mutualisation et la solidarité.

1) Le cannibalisme est la conséquence des contrats de portage (10% à 15% de la facture client pour rémunérer un "service" administratif sans aucune autre valeur ajoutée) et de sous-traitance (au minimum 20% et plus généralement 30-35% de marge) auprès d'une grande société référencée. Avec de surcroît la perte d'une partie des prérogatives de management, de suivi opérationnel et administratif des collaborateurs et donc les risques inhérents de délit de marchandage et prêt illicite de main d'oeuvre... Et en prime de servir de variable d'ajustement de l'effectif des grandes structures !

2) Les TPE/PME peuvent essayer de convaincre, mais c'est assez rare, la Direction des Achats de les référencer pour servir de lièvre aux grandes sociétés en termes de compétences, de pertinence et de qualité de service.

3) D'autres envisagent des solutions de mutualisation avec la création de GIE (Groupements d'Intérêts Économiques). Cependant, leur mise en œuvre exige de respecter des contraintes inhérentes à la création et à la gestion d'une nouvelle structure juridique, et surtout une juste gouvernance qui respecte les intérêts de tous les membres. Mais quid de l'homogénéité des ressources et de la garantie de qualité des compétences et de leur management ?

4) Je rencontre beaucoup de dirigeants de petites structures qui se préparent actuellement à l'après-crise en réfléchissant, dans un esprit de solidarité, à la création de réseaux d'entreprises autour d'une marque commune et pouvant aller jusqu'à des liens capitalistiques croisés. Appartenir à un bon réseau permet d'accroître les surfaces financières, de mutualiser une partie des ressources commerciales, de partager des moyens logistiques et administratifs, de disposer d'un vivier de collaborateurs et de compétences... toutes sortes de bonnes choses qui allèchent les babines des Directeurs des Achats ! Ceux-ci peuvent dès lors se poser la question d'un arbitrage désormais pertinent entre les grandes sociétés et des organisations crédibles qui disposent de la taille critique pour satisfaire sinon la totalité, du moins une partie non négligeable de leurs besoins.
Ces initiatives doivent être étudiées avec attention. Les réseaux qui fonctionnent bien respectent le plus souvent quelques règles de bon sens : se constituer autour d'une société "mère" qui dispose déjà d'un peu d'expérience et de légitimité, s'inspirer de valeurs communes, partager des locaux pour mieux travailler et communiquer ensemble, respecter à la fois l'autonomie des membres et une coordination étroite notamment dans la conduite des actions commerciales, et surtout éviter les "cascades de marges" entre les sociétés !

Benoît Duchange (26 janvier 2010)






vendredi 8 janvier 2010

De l'importance des rites

Roger Bissière - Paysage - (Huile sur toile 1958)

J'avoue avoir tendance à ricaner lorsque des consultants ponctuent leurs slides de profondes pensées de sages orientaux du style "quand le sage montre la lune, l'insensé regarde le doigt" !
Mais comme il n'y a que les imbéciles - pardon les insensés - qui ne changent pas d'avis, j'ai envie en ce début d'année de vous parler de Confucius.
A l'occasion de la sortie dans la collection de La Pléiade de Philosophes confucianistes, le Magazine Littéraire de novembre présente un dossier consacré à ce philosophe avec un long et passionnant article de Simon Leys - alias Pierre Ryckmans - un grand universitaire d'origine belge qui a enseigné en Australie. Celui-ci fut célèbre dans les années 60 pour avoir consacré en pleine euphorie maoïste deux ouvrages (Ombres chinoises et Les habits neufs du Président Mao) où il décrivait les désastres de la révolution culturelle. C'est remarquablement écrit, et donne envie de se plonger dans les textes.

Le respect de l'humanité implique que l'on pratique à l'égard des hommes l'amour d'autrui, le respect, la piété, la sincérité... et l'observance des rites ! Surprenant dans notre culture libertaire où nous cherchons à nous sortir des convenances ! Pour Rémi Mathieu, "la pratique rituelle implique... la réciprocité, d'où son absolue nécessité dans la résolution des tensions ; la civilité est non seulement une garantie de la paix sociale, mais de répartition équilibrée des richesses".

Tout un programme pour nos entreprises en ces temps troublés ! En plus de l'opportunité de reprendre contact et de mettre à jour notre carnet d'adresse, le "rite" des vœux de début d'année nous offre une occasion d'introduire dans une relation professionnelle un supplément d'âme.

Je vous présente donc, honorables amis, tous mes vœux pour cette nouvelle année 2010.

Benoît Duchange (8 janvier 2008)